Mon Papy

Mon Papy il a tout d’un papy.
Il a les charentaises, les cheveux gris, la voix rauque.

Il n’a plus de dents et il en est fier. Tant mieux 🙂
Vous savez pourquoi ? Parcequ’il peut manger des bonbons dans son lit le soir en regardant la télé, sans avoir besoin de se brosser les dents après.
Quand on était petits,en vacances chez eux, on se réfugiait dans leur lit parfois le soir, et on grapillait 1 ou 2 (ou 5 ou 6…) bonbons à Papy. Et Papy, il était heureux.
Souvent il disait à Mamie « vas donc leur chercher de ces bons chocolats, je crois qu’il en reste dans le placard ».
Et Mamie refusait, une fois, par principe.
Mais elle ne résistait jamais longtemps aux yeux pétillants qui la regardaient. Etaient-ce ceux de son mari ou ceux de ses petits enfants qui la faisaient craquer ? On ne saura jamais.

Ces petits grignottages de bonbons tard le soir avec Papy est malheureusement l’un des rares souvenirs que j’ai de lui petite.

Papy il se tenait toujours, aux repas de fêtes, au bout de la table. Enfin, à l’autre bout de la table. Nous, les enfants, on était complètement à l’opposé.

Papy, il passe l’été dans le jardin à s’occuper des ses fruits et légumes. Il en fait pour toute la commune ! Ce n’est qu’une expression entre nous, mais je crois qu’il aurait bien été capable de nourrir tout le village.
Ses légumes à Papy ils sont bons et gros. Généreux et sucrés comme les souvenirs des bonbons du soir. Et Papy, il nous en donne toujours de ses légumes. Quand on va chez eux, quand ils viennent chez nous, Papy n’oublie jamais les légumes. Jamais !

Papy, il passe l’hiver au sous sol.
Soit il discute à la cave avec ses amis papys autour d’un petit verre, soit il exprime son âme d’artiste. Car oui, mon Papy est un artiste. Il fait des sculptures avec la ferraille. Il tord, il soude, il peint, et de vous à moi, c’est joli comme tout !

D’ailleurs, avec ma cousine, lors d’un de nos séjour chez eux on a eu l’immense privilège de pouvoir descendre bricoler avec Papy. On avait fait nos petits sculptures à nous. Moi j’avais fait une maman souris et son bébé. Papy nous les avait soudés le soir quand on était à la douche. Il était tout content de nous les rendre. Et nous on était toutes contentes de nos objets. Ma souris, honnêtement, elle est moche. Mais jamais je ne pourrais m’en séparer !

Voila, mon Papy c’est cet homme là.

Mais mon Papy depuis l’été 2015 il nous dit que ça va être dur d’avoir 80 ans, que ça fait 20 ans qu’il n’a pas changé de dizaine à l’oral. Qu’il va passer du côté des vieux. Il l’a souvent répété, ça, mon Papy. Et ça m’a beaucoup touchée. Mon Papy je l’entendais plus souvent dire des blagues que des phrases philosophiques.

L’été est arrivé et je trouvais que mon Papy devenait de plus en plus triste.
En août il a soufflé ses 80 bougies, l’heure fatidique pour lui.
Loup était de la partie.
Je ne sais pas ce qu’il s’est passé entre ces deux là ce jour là, mais depuis ce jour mon Papy est en admiration devant tout ce que fait Loup.
Et Loup passe son temps à chercher son grand-Papy des yeux quand il est dans le coin.

L’autre jour, Loup marchait, chancelant avec fierté pour aller le voir.
Grand-Mamie, un peu jalouse, a tout essayé pour avoir le même privilège, rien à faire !
C’est Grand-Papy, et c’est tout.
Et on parle des énormes sourires ??
Ceux de Loup, biensûre, mais surtout ceux de mon Papy.

Ses sourires me font chaud au coeur, il est bien loin le coup de mou des 80 ans.
Mon Papy est encore là, et en pleine forme.
De toute façon, le prochain changement de dizaine c’est dans 20 ans, on est pas prêt de revoir un petit coup de mou 🙂

En tout cas, moi j’ai hâte de voir la complicité qui va se nouer entre ces deux là.
Et hâte de découvrir mon Papy sous un autre jour, avec mes yeux de Maman.

Voila, c’était l’histoire de mon Papy, le Grand-Papy de Loup 🙂

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